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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 18:03
Vieillissement démographique, robotisation et stagnation séculaire

Keynésiens et néoclassiques tendent à s’accorder à l’idée que le vieillissement démographique devrait freiner la croissance, mais pas pour les mêmes raisons. Pour les analyses d’obédience néoclassique, le vieillissement devrait freiner la croissance en réduisant l’épargne, dans la mesure où les personnes âgées risquent de consommer davantage qu’elles ne gagnent de revenu lors de leur retraite, mais aussi en réduisant le réservoir de main-d’œuvre disponible. Robert Gordon (2012) estime pour cette raison que le vieillissement est l’un des « vents contraires » susceptibles de mettre « fin » à la croissance économique.

Pour les analyses keynésiennes, le vieillissement démographique risque au contraire de freiner la croissance en déprimant la demande globale : les entreprises devraient moins investir, puisqu’il y a moins de main-d’œuvre à équiper, tandis que les ménages risquent de moins consommer, dans la mesure où l’anticipation de leur plus longue espérance de vie devrait les amener à épargner davantage lors de leur vie active. Ces dernières années, certains ont estimé que le vieillissement démographique que connaissent les pays développés est l’un des facteurs susceptibles de piéger ceux-ci dans une stagnation séculaire [Summers, 2015], renouant ainsi avec une thèse que développaient certains keynésiens au sortir de la Deuxième Guerre mondiale [Hansen, 1938].

Tous les économistes n’aboutissent pas à des conclusions aussi pessimistes. Par exemple, David Cutler, James Poterba, Louise Sheiner et Larry Summers (1990) reconnaissent que le vieillissement démographique peut réduire la part des travailleurs en emploi dans la population, ce qui tend à réduire la production par tête. Mais, d’un autre côté, il peut accroître l’intensité capitalistique, c’est-à-dire le volume d’équipement par travailleur, via l’approfondissement du capital. De plus, il peut stimuler le progrès technique dans la mesure où la pénurie de main-d’œuvre devrait inciter les entreprises à chercher à économiser en main-d’œuvre, donc à substituer des machines à celle-ci. C’est l’idée que développait déjà John Habakkuk (1962) il y a un demi-siècle : les incitations à innover sont plus forte lorsque la main-d’œuvre est rare relativement aux autres facteurs de production. Au final, l’impact net du vieillissement sur la croissance dépendra de l’équilibre entre, d’une part, le premier effet (négatif) et, d’autre part, les deux derniers (l’approfondissement du capital et la stimulation de l’innovation). 

Selon Daron Acemoglu et Pascual Restrepo (2017), les données ne révèlent d’ailleurs pas de relation négative entre vieillissement et croissance économique : en fait, il y a une corrélation positive entre la hausse du ratio de nombre de personnes âgées sur le nombre de jeunes et la croissance de la production par tête après 1990. En l’occurrence, les pays qui ont vu leur population vieillir rapidement sont ceux qui ont eu tendance à connaître la plus forte croissance ces dernières décennies.

Pour expliquer leur constat, Acemoglu et Restrepo mettent l’accent sur la troisième force mise en avant par Cutler et alli : une raréfaction de travailleurs d’âge intermédiaire est susceptible d’inciter les entreprises à automatiser les tâches assurées jusqu’à présent par ceux-ci. En utilisant les données américaines, Acemoglu et Restrepo (2018) constatent que la hausse du ratio rapportant le nombre de travailleurs âgés sur le nombre de travailleurs d’âge intermédiaire est associée à une plus grande adoption de robots. En étudiant les données internationales, ils observent que les technologies d’automatisation tendent à se déployer d’autant plus rapidement dans le secteur manufacturier d’un pays que ce dernier connaît un vieillissement rapide. Le vieillissement pourrait en l’occurrence expliquer 40 % des écarts en termes d’adoption de robots industriels que l’on peut constater d’un pays à l’autre.

GRAPHIQUE 1  Corrélation entre vieillissement démographique et croissance économique entre 1990 et 2008

source : Eggertsson et alii (2018)

Pour Acemoglu et Restrepo, leurs données amènent à rejeter la thèse de la stagnation séculaire. Ce n’est pas le cas selon Gauti Eggertsson, Manuel Lancastre et Larry Summers (2018). D’une part, la relation positive entre le vieillissement démographique et la croissance économique pourrait s’expliquer avant tout par le fait que le vieillissement est associé à un approfondissement du capital et à une baisse des taux d’intérêts réels ; effectivement, les taux d’intérêt ont eu tendance à baisser à travers le monde depuis 1990. D’autre part, il faut tenir compte du fait que les taux d’intérêt nominaux ne peuvent pas pleinement s’ajuster à la baisse : ils peuvent buter sur une borne inférieure. Tant que les taux d’intérêt peuvent s’ajuster, l’économie est dans un « régime néoclassique ». La thèse de la stagnation séculaire amène à prédire que, lorsqu’une crise éclate, les pays qui connaissaient le vieillissement le plus rapide et une faible inflation ont tendance à connaître les plus amples excès d’épargne et donc une forte récession lorsque les taux d’intérêt butent effectivement sur leur borne inférieure. Dans ce cas, les économies se retrouvent dans un « régime keynésien ».

GRAPHIQUE 2  Corrélation entre vieillissement démographique et croissance économique entre 2008 et 2015

 

source : Eggertsson et alii (2018)

Pour vérifier leur théorie, Eggertsson et ses coauteurs se sont alors tournés vers les données empiriques relatives à 168 pays. Ils font apparaître une corrélation positive entre vieillissement et croissance économique entre 1990 et 2008, ce qui suggère que les économies étaient alors dans un « régime néoclassique » (cf. graphique 1). Ce faisant, ils confirment les constats empiriques d’Acemoglu et Restrepo (2017). Par contre, après 2008, l’impact du vieillissement sur la croissance économique s’est révélé être négatif ; les économies où les taux d’intérêt ont été contraints par leur borne inférieure avaient ainsi basculé dans un « régime keynésien » (cf. graphique 2). Le lien entre croissance et vieillissement n’est donc pas systématiquement positif. Malheureusement, le vieillissement risque de nuire à la croissance une grande partie de ces prochaines décennies : selon Michael Kiley et John Roberts (2017), la borne inférieure pourrait désormais contraindre les taux d’intérêt de 30 % à 40 % du temps.

 

Références

ACEMOGLU, Daron, & Pascual RESTREPO (2017), « Secular stagnation? The effect of aging on economic growth in the age of automation », NBER, working paper, n° 23077.

ACEMOGLU, Daron, & Pascual RESTREPO (2018), « Demographics and Automation », NBER, working paper, n° 24421.

CUTLER, David M., James M. POTERBA, Louise SHEINER, & Lawrence H. SUMMERS (1990), « An aging society: Opportunity or challenge? », in Brookings Papers on Economic Activity, vol. 21, n° 1.

EGGERTSSON, Gauti B., Manuel LANCASTRE & Lawrence H. SUMMERS (2018), « Aging, output per capita and secular stagnation », NBER, working paper, n° 24902.

GORDON, Robert J. (2012), « Is U.S. economic growth over? Faltering innovation confronts the six headwinds », NBER, working paper, n ° 18315, août.

HABAKKUK, Hrothgar John (1962), American and British Technology in the Nineteenth Century, Cambridge University Press.

HANSEN, Alvin H. (1938), Full Recovery or Stagnation?

KILEY, Michael T., & John M. ROBERTS (2017), « Monetary policy in a low interest rate world », in Brookings Papers on Economic Activity, vol. 48, n° 1.

SUMMERS, Lawrence (2015), « Demand side secular stagnation », in American Economic Review: Papers & Proceedings, vol. 105, n° 5.

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27 février 2018 2 27 /02 /février /2018 18:30
Et si la natalité était le meilleur indicateur avancé de l’activité ?

Plusieurs études ont montré que la fertilité était une variable procyclique, c’est-à-dire qu’elle a tendance à augmenter d’autant plus rapidement que la croissance économique est forte et, réciproquement, à baisser lors des récessions. Tomáš Sobotka, Vegard Skirbekk et Dimiter Philipov (2011) notaient qu’au cours d’une récession, « la baisse de la fertilité commence avec un bref retard compris entre une année et deux années et demie ». Autrement dit, les couples réagiraient au ralentissement de la croissance et à la détérioration subséquente de la situation sur le marché du travail en faisant moins d’enfants. 

La dernière crise financière mondiale ne fait pas exception. Sam Roberts (2009), dans le New York Times, avait par exemple rapidement noté que la Grande Récession qui secouait alors l’économie américaine avait provoqué une forte baisse de nombre de naissances dès 2008. Mais si c’est effectivement le cas, alors cette chute des naissances a dû être provoquée par une chute des conceptions en 2007, voire en 2008. Or, la croissance économique était encore vigoureuse en 2007 et la récession n’a officiellement éclaté au Etats-Unis qu’au cours de la seconde moitié de l’année 2008, officiellement en décembre selon la datation du NBER.

Kasey Buckles, Daniel Hungerman et Steven Lugauer (2018) ont alors étudié l’idée que la natalité puisse constituer un indicateur avancé du cycle d’affaires : elle semble atteindre un pic et amorcer une chute quelques temps avant le début des récessions. C’est ce qu’ils constatent en étudiant les données relatives à plus de 100 millions de naissances qui ont eu lieu aux Etats-Unis entre 1988 et 2015. Lors des dernières récessions qui ont touché l’économie américaine, c’est-à-dire celles qui ont commencé en 1990, 2001 et 2008, le taux de croissance des conceptions a commencé à chuter quelques trimestres avant que la conjoncture se retourne ; en l’occurrence, la baisse du nombre de naissances lors de ces trois récessions ne s’explique pas par une hausse du nombre d’avortements ou de fausses couches. Par exemple, si le nombre de conceptions avait légèrement augmenté durant le premier semestre de l’année 2007, son taux de croissance en rythme annuel est devenu négatif au troisième trimestre, soit bien avant que la production économique ne décroche. De plus, les chutes de conceptions qui précèdent les récessions sont en l’occurrence larges. Par exemple, le taux de croissance annuel des conceptions a chuté de plus de 4 points de pourcentage à la veille de la Grande Récession. Buckles et ses coauteurs ont également étudié l’évolution des conceptions à la fin des récessions ; celle-ci est toutefois bien plus ambigüe qu’à la veille des récessions. Par exemple, la Grande Récession n’a pas seulement été suivie par une reprise sans emplois (jobless recovery) ; elle a aussi été une reprise sans bébés (baby-less recovery).

GRAPHIQUE  Taux de croissance du PIB et du nombre de conceptions d’enfants autour de la Grande Récession

source : Buckles et alii (2018)

Les comportements en matière de fertilité sont donc bien plus tournés vers l’avenir (forward-looking) que ne le suggéraient les études existantes portant sur le lien entre natalité et cycle économique. Ils sont en l’occurrence très sensibles aux conditions économiques prévalant dans le futur proche ; cela remet en cause l’idée de Gary Becker (1960) selon laquelle la « production » de bébés est relativement insensible au court terme.

Buckles et ses coauteurs ne concluent pas que la chute de la natalité puisse être à l’origine des récessions ; si les ménages retardent leurs projets de grossesse, ils peuvent également par là même retarder certains achats de biens, notamment des biens durables comme les logements. Par contre, il est possible que le facteur qui est à l’origine du recul des conceptions soit également celui qui est à l’origine de la contraction de l’activité économique, en pesant dans les deux cas sur la confiance, mais qu’il affecte plus rapidement les comportements en matière de conception que l’activité économique. Cette étude souligne surtout qu’il serait opportun de s’appuyer sur le nombre de grossesses pour améliorer les prévisions de croissance économique. Certes la corrélation entre fertilité et activité économique est loin d’être parfaite, mais le nombre de grossesses apparaît être un indicateur avancé du cycle économique au moins aussi performant que la plupart de ceux retenus, par exemple le niveau de confiance des consommateurs, l’indice Case-Shiller utilisé pour juger de l’évolution des prix de l’immobilier ou encore les achats de biens durables comme les machines à laver, les lave-vaisselles et les voitures.

 

Références

BECKER, Gary (1960), « An economic analysis of fertility », in Demographic and Economic Change in Developed Countries.

BUCKLES, Kasey, Daniel HUNGERMAN & Steven LUGAUER (2018), « Is fertility a leading economic indicator? », NBER, working paper, n° 24355, février.

ROBERTS, Sam (2009), « Birth rate is said to fall as a result of recession », in The New York Times, 7 août.

SOBOTKA, Tomáš, Vegard SKIRBEKK & Dimiter PHILIPOV (2011), « Economic recession and fertility in the developed world », in Population and Development Review, vol. 37, n° 2.

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15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 21:03
L’immigration, l’Etat-providence et l'opinion publique

Ces dernières décennies ont pu être marquées par une montée de l’hostilité des populations des pays développés vis-à-vis des immigrés. Celles-ci ont pu craindre notamment que l’immigration dégrade les perspectives d’embauche, freine la croissance des salaires et accroisse le fardeau fiscal, et ce d'autant plus que le taux de chômage est élevé. Pourtant, les études qui ont observé l’impact de l’immigration sur le marché du travail sont loin d’aboutir à un quelconque consensus ; globalement, elles suggèrent que l’immigration n’a qu’un impact négligeable sur l’emploi et les salaires des natifs. De même, il n’est pas certain que l’immigration pèse fortement sur les finances publiques, notamment parce que les immigrés sont souvent en âge de travailler.

Mais, qu’elles soient ou non justifiées, les craintes que nourrissent les autochtones vis-à-vis de l’immigration sont susceptibles d’affecter leurs attitudes vis-à-vis de l’immigration et de la redistribution. Les natifs pourraient préférer un moindre niveau de redistribution s’ils estiment que les immigrés perçoivent un montant disproportionné de prestations sociales et contribuent par ce biais-là à alourdir les prélèvements obligatoires que supportent les natifs (hypothèse de l’individualisme). D’un autre côté, Henning Finseraas (2008) note que les natifs pourraient au contraire préférer un surcroît de redistribution s’ils estiment que l’immigration accroît leurs chances de connaître des pertes de revenus, par exemple en augmentant leur exposition au chômage (hypothèse de la compensation).

En étudiant les données de l’enquête sociale européenne, Finseraas met à jour des preuves empiriques allant aussi bien dans le sens de l’hypothèse de l’individualisme que dans le sens de l’hypothèse de compensation. Il semble que l’individualisme est davantage prégnant dans les pays où est en vigueur un l’Etat-providence social-démocrate, tandis que la recherche d’une compensation s’observe davantage dans les pays relevant d’un Etat-providence conservateur. En étudiant également les données de l’enquête sociale européenne, Claudia Senik, Holger Stichnoth et Karine Van Der Straeten (2009) ne sont pas parvenus à mettre en évidence une relation significativement négative entre la présence des immigrants (telle que la perçoivent les natifs) et le soutien de l’Etat-providence de la part des natifs, mais ce constat global dissimule une forte hétérogénéité d’un pays à l’autre. Senik et ses coauteurs distinguent deux canaux via lesquels l’immigration est susceptible d’affecter le soutien des natifs vis-à-vis de l’Etat-providence : d’une part, un pur rejet des immigrés et, d'autre part, la crainte que l’immigration ait des effets pervers sur le plan économique. Or ce n’est surtout que lorsque les natifs présentent simultanément ces deux visions qu’ils réagissent le plus négativement à la présence des immigrés. 

Plus récemment, Elie Murard (2017) a étudié comment l’arrivée d’immigrés dans 19 pays européens a pu affecter les attitudes des natifs vis-à-vis de la redistribution et de la politique migratoire entre 2002 et 2012. Il a utilisé les données relatives à l’immigration tirées de l’Enquête sur la main-d’œuvre européenne et les données relatives aux attitudes individuelles tirées de l’enquête sociale européenne. Il constate que les natifs, qu’ils soient qualifiés ou non qualifiés, tendent à soutenir un surcroît de redistribution quand les immigrés sont qualifiés, mais tendent à préférer une réduction de la redistribution lorsque les immigrés sont non qualifiés. Quand l’immigration non qualifiée s’accroît, les natifs peu qualifiés s’opposent davantage à l’immigration, tandis que les natifs qualifiés tendent à moins s’y opposer. Inversement, quand l’immigration qualifiée s’accroît, les natifs très qualifiés résistent davantage à l’immigration, tandis que la résistance des natifs peu qualifiés ne varie pas, voire même décline.

La question qui se pose alors est si ce changement d’opinions a eu des répercussions sur les décisions politiques. D’après l’étude d’Assaf Razin, Effraim Sadka et Phillip Swagel (2002), les craintes que l’immigration entraîne une réorientation des recettes publiques au profit les immigrés ont pu se traduire par un niveau de redistribution inférieur à celui qui aurait prévalu en l’absence d’immigration. En analysant 29 pays européens, Santiago Sánchez‐Pagés et Angel Solano-García (2016) constatent que la redistribution vers les immigrés est d’autant plus forte et la redistribution des riches vers les pauvres d’autant plus faible que la part des immigrés dans la population est forte. 

Concernant l’impact sur la politique migratoire, Assaf Razin et Jackline Wahba (2014) estiment que les inquiétudes vis-à-vis du fardeau fiscal des immigrés, en particulier des immigrés peu qualifiés, peuvent s’être traduites par un resserrement des politiques migratoires dans l’Union européenne au cours des années deux mille Murard confirme que les attitudes des natifs vis-à-vis de l’immigration se reflètent dans la politique migratoire : d’une part, les pays où, en 2002, les opinions des natifs étaient globalement en faveur de l’immigration ont eu tendance à accueillir plus d’immigrés entre 2002 et 2010 ; d’autre part, les pays où les réticences vis-à-vis de l’immigration ont le plus reculé ont accueilli le plus d’immigrés au cours des années suivantes.

 

Références

FINSERAAS, Henning (2008), « Immigration and preferences for redistribution: An empirical analysis of European survey data », in Comparative European Politics, vol. 6, n° 4.

MURARD, Elie (2017), « Less welfare or fewer foreigners? Immigrant inflows and public opinion towards redistribution and migration policy », IZA, discussion paper, n° 10805.

RAZIN, Assaf, Effraim SADKA & Phillip SWAGEL (2002), « Tax burden and migration: A political economy theory and evidence », in Journal of Public Economics, vol. 85.

RAZIN, Assaf, & Jackline WAHBA (2014), « Welfare magnet hypothesis, fiscal burden and immigration skill selectivity », in The Scandinavian Journal of Economics.

SÁNCHEZ‐PAGÉS, Santiago, & Angel SOLANO-GARCÍA (2016), « Immigration, conflict, and redistribution », in The Scandinavian Journal of Economics, vol. 118, n° 3.

SENIK, Claudia, Holger STICHNOTH & Karine Van Der STRAETEN (2009), « Immigration and natives’ attitudes towards the welfare state : Evidence from the european social survey », in Social Indicators Research, vol. 91.

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